Attention aux poussières, ennemies invisibles de votre PC

La poussière, cet élément omniprésent dans notre quotidien, représente une menace silencieuse mais dévastatrice pour nos équipements informatiques. Microscopique et insidieuse, elle s'infiltre progressivement dans les moindres recoins de votre ordinateur, compromettant son fonctionnement et réduisant significativement sa durée de vie. Les particules de poussière empêchent une dissipation thermique efficace, provoquent l'usure prématurée des composants mécaniques et peuvent même causer des courts-circuits. Face à cette menace sous-estimée, une compréhension approfondie des mécanismes de contamination et la mise en place d'une stratégie d'entretien adaptée s'avèrent essentielles pour préserver les performances de votre PC et éviter des réparations coûteuses.

Comprendre l'impact destructeur des poussières sur les composants informatiques

Les ordinateurs modernes fonctionnent grâce à des millions de transistors miniaturisés qui génèrent une quantité considérable de chaleur. Cette chaleur doit être efficacement évacuée pour maintenir des performances optimales et éviter des dommages permanents. La poussière perturbe directement ce processus vital de refroidissement en créant une barrière isolante sur les composants. Ce phénomène, comparable à une couverture posée sur un radiateur, empêche la dissipation thermique et provoque une élévation dangereuse des températures internes.

L'impact de la poussière va bien au-delà du simple ralentissement des performances. Des études techniques démontrent qu'une accumulation de seulement 0,5 mm de poussière peut augmenter la température de fonctionnement d'un processeur de 10 à 15°C. Cette surchauffe persistante accélère le vieillissement des semi-conducteurs et peut réduire leur durée de vie de 30 à 50%. La détérioration progressive des composants se manifeste par des instabilités système, des plantages aléatoires, ou dans les cas extrêmes, par une défaillance matérielle complète.

Mécanismes de surchauffe causés par l'accumulation de particules sur les dissipateurs thermiques

Les dissipateurs thermiques, éléments cruciaux du système de refroidissement, sont particulièrement vulnérables à l'accumulation de poussière. Ces structures métalliques composées d'ailettes rapprochées sont conçues pour maximiser la surface d'échange thermique avec l'air ambiant. Lorsque la poussière s'accumule entre ces ailettes, elle forme une couche isolante qui entrave considérablement le transfert de chaleur depuis le composant vers l'air.

Cette obstruction thermique provoque une élévation rapide de la température du processeur ou de la carte graphique. Pour maintenir leur intégrité, ces composants activent alors leurs mécanismes de protection thermique, réduisant automatiquement leur fréquence de fonctionnement ( thermal throttling ). Cette réduction de performances se traduit par des ralentissements perceptibles lors des tâches exigeantes comme le traitement vidéo, le rendu 3D ou les jeux vidéo modernes. Dans les situations extrêmes, le système peut déclencher un arrêt d'urgence ( thermal shutdown ) pour éviter des dommages permanents.

La poussière est le premier ennemi des systèmes de refroidissement informatiques. Une accumulation même légère peut réduire l'efficacité thermique jusqu'à 30% et provoquer une élévation dangereuse des températures de fonctionnement.

Dégradation des ventilateurs et roulements par l'effet abrasif des microparticules

Les ventilateurs représentent le composant mécanique le plus vulnérable face à l'agression constante des particules de poussière. Leurs pales et leurs roulements subissent un effet abrasif continu qui accélère leur usure. L'accumulation progressive de poussière sur les pales déséquilibre la rotation, provoquant des vibrations qui amplifient encore le phénomène d'usure prématurée. La poussière agglomérée au niveau de l'axe de rotation peut également s'infiltrer dans les roulements, détériorant leur lubrification.

Les conséquences sont multiples : augmentation du bruit de fonctionnement (bourdonnements, cliquetis), diminution de l'efficacité du flux d'air, et finalement défaillance complète du ventilateur. Les statistiques montrent qu'un ventilateur exposé à un environnement poussiéreux voit sa durée de vie réduite de 40 à 60% par rapport aux conditions idéales. Cette défaillance provoque un effet domino, puisque l'absence de ventilation adéquate accélère la surchauffe des autres composants.

Risques de courts-circuits sur les cartes mères et circuits imprimés

La poussière présente un risque électrique souvent sous-estimé. Contrairement aux idées reçues, elle n'est pas systématiquement isolante. Mélangée à l'humidité ambiante, la poussière peut former des dépôts semi-conducteurs susceptibles de créer des ponts électriques entre des points du circuit normalement isolés. Ces micro-ponts peuvent provoquer des courts-circuits ou des fuites de courant qui perturbent le fonctionnement normal des composants sensibles.

La menace est particulièrement aiguë pour les cartes mères modernes, caractérisées par une densité de composants toujours plus élevée et des tensions d'alimentation précises. Les circuits d'alimentation ( VRM ) qui fournissent l'énergie nécessaire au processeur sont particulièrement vulnérables. Un court-circuit à ce niveau peut non seulement endommager la carte mère mais également affecter d'autres composants coûteux comme le processeur ou la mémoire.

Perturbation des connexions électriques et des slots d'extension PCI-E

L'accumulation de poussière sur les connecteurs et les interfaces électroniques peut compromettre la qualité des contacts électriques. Les ports d'extension comme les slots PCI-Express, essentiels pour les cartes graphiques et autres périphériques, disposent de nombreux points de contact rapprochés. La présence de particules entre ces contacts crée des résistances parasites qui dégradent la transmission des signaux électriques.

Ces perturbations se manifestent par des comportements erratiques : artefacts graphiques, déconnexions impromptues de périphériques, ou erreurs de communication entre composants. Les interfaces hautes performances comme PCI-Express 4.0 ou 5.0, qui fonctionnent à des fréquences élevées, sont particulièrement sensibles à ces interférences. Une dégradation de seulement 5% de la qualité du signal peut suffire à provoquer des erreurs de transmission de données, compromettant la stabilité générale du système.

Sources de contamination particulaire dans l'environnement informatique

L'origine des particules qui contaminent votre ordinateur est multiple et souvent liée à votre environnement immédiat. Identifier ces sources permet d'adopter des stratégies préventives ciblées et efficaces. Dans un environnement domestique moyen, l'air contient entre 100 000 et 1 000 000 de particules par mètre cube, dont une proportion significative finira par s'infiltrer dans votre équipement informatique.

La localisation de votre ordinateur joue un rôle déterminant dans son exposition aux particules. Un PC placé au sol captera jusqu'à 4 fois plus de poussière qu'un modèle identique positionné sur un bureau. La proximité avec une fenêtre, une porte d'entrée ou un passage fréquent augmente également l'exposition aux contaminants. Ces considérations, souvent négligées, devraient influencer l'aménagement de votre espace informatique pour minimiser les risques de contamination.

Poussière domestique et fibres textiles: composition et dangers spécifiques

La poussière domestique constitue la première source de contamination particulaire pour votre ordinateur. Sa composition varie considérablement selon les environnements, mais elle contient généralement un mélange de particules minérales (40-60%), de fibres textiles (15-30%), de cellules de peau morte (10-15%) et de spores de moisissures (5-10%). Ces particules présentent des caractéristiques physiques et chimiques qui les rendent particulièrement problématiques pour l'équipement informatique.

Les fibres textiles, issues des vêtements, tapis et tissus d'ameublement, sont particulièrement nocives pour les systèmes de ventilation. Leur structure allongée favorise l'accrochage aux pales des ventilateurs et leur enchevêtrement dans les dissipateurs thermiques. Une étude menée sur 1000 ordinateurs en maintenance a révélé que les fibres textiles représentaient plus de 30% de l'obstruction des systèmes de refroidissement. Ces fibres peuvent former un réseau qui capture d'autres particules, accélérant l'accumulation de contaminants.

Poils d'animaux et allergènes: leur infiltration dans les boîtiers d'ordinateurs

Les foyers accueillant des animaux domestiques font face à un défi supplémentaire. Les poils et les squames d'animaux représentent une source majeure de contamination pour les systèmes informatiques. Ces particules biologiques sont particulièrement problématiques en raison de leur taille variable et de leur capacité à retenir l'humidité. Un chien ou un chat en période de mue peut libérer plusieurs grammes de poils et de cellules cutanées par jour dans l'environnement domestique.

Ces particules biologiques présentent une double menace. D'une part, leur structure physique crée d'excellents supports pour l'accumulation d'autres poussières. D'autre part, leur composition organique peut favoriser le développement de micro-organismes lorsqu'elles s'accumulent dans les zones humides du système. Cette prolifération microbienne peut accélérer la corrosion des composants métalliques et dégrader certains matériaux plastiques utilisés dans la construction des circuits imprimés.

Fumée de cigarette et résidus carbonés: impact sur les composants électroniques

La fumée de tabac représente l'un des contaminants les plus destructeurs pour les équipements électroniques. Contrairement à la poussière ordinaire, les particules issues de la combustion du tabac sont extrêmement fines (diamètre inférieur à 0,1 micron) et contiennent des résidus goudroneux adhésifs. Ces particules traversent facilement les filtres standard et se déposent en couche collante sur les surfaces internes de l'ordinateur.

L'impact de cette contamination est particulièrement sévère. Les résidus de fumée forment un film adhésif qui capture d'autres particules, accélérant l'accumulation de contaminants. Ce film présente également des propriétés hygroscopiques, absorbant l'humidité ambiante et créant un environnement propice aux courts-circuits. Les substances chimiques présentes dans ces dépôts peuvent également catalyser la corrosion des contacts métalliques et dégrader certains polymères utilisés dans la fabrication des composants électroniques.

Environnements professionnels à risque: ateliers, usines et bureaux open-space

Les environnements professionnels présentent des profils de contamination spécifiques. Les ateliers et usines génèrent souvent des particules métalliques, des fibres synthétiques ou des poussières minérales en concentration bien supérieure aux environnements domestiques. Ces particules, souvent chargées électrostatiquement en raison des processus industriels, sont fortement attirées par les équipements électroniques.

Les grands espaces de bureaux à aire ouverte ( open-space ) présentent également des risques particuliers. La densité d'occupation humaine élevée augmente la concentration de particules organiques dans l'air. Les systèmes de ventilation centralisés, s'ils sont mal entretenus, peuvent devenir des vecteurs de distribution de contaminants à travers tout l'espace de travail. Une étude menée dans 50 environnements de bureaux a montré que la concentration de particules pouvait être jusqu'à 4 fois plus élevée dans les zones à forte densité d'occupation par rapport aux bureaux individuels.

Diagnostiquer un PC contaminé par la poussière

La contamination par la poussière se manifeste par des symptômes caractéristiques qu'il convient de savoir identifier avant qu'ils ne conduisent à des défaillances graves. La détection précoce permet d'intervenir de manière préventive et d'éviter des dommages irréversibles aux composants. Plusieurs indicateurs physiques et comportementaux signalent un niveau de contamination problématique.

Le premier signe d'alerte est généralement une augmentation du niveau sonore de l'ordinateur. Les ventilateurs doivent tourner plus rapidement pour compenser l'efficacité réduite du système de refroidissement, produisant un bruit caractéristique. Cette augmentation du régime peut être constante ou se manifester lors de sollicitations modérées qui ne provoquaient pas ce comportement auparavant. Un ordinateur normalement silencieux qui commence à émettre un souffle continu est très probablement affecté par une contamination particulaire.

L'élévation anormale des températures constitue le deuxième indicateur majeur. Les outils de surveillance comme HWMonitor, AIDA64 ou lm-sensors sous Linux permettent de surveiller précisément les températures des composants critiques. Une augmentation de 10 à 15°C par rapport aux valeurs habituelles, particulièrement au repos, indique généralement une obstruction du système de refroidissement. Cette élévation thermique s'accompagne souvent d'une réduction des performances ( thermal throttling ) lorsque le processeur ou la carte graphique atteignent leurs limites thermiques.

Des redémarrages spontanés ou des arrêts inopinés constituent des signaux d'alerte avancés. Ces comportements surviennent lorsque les mécanismes de protection thermique des composants s'activent pour prévenir des dommages permanents. Si votre ordinateur s'éteint brutalement lors d'activités intensives comme les jeux vidéo ou le rendu vidéo, une surchauffe liée à l'accumulation de poussière est l'hypothèse la plus probable.

  1. Mesurer les températures de fonctionnement au repos et en charge
  2. Évaluer les variations de vitesse des ventilateurs en fonctionnement normal
  3. Vérifier le journal d'événements système pour détecter les arrêts thermiques
  4. Observer visuellement l'état des grilles d'aération externes

L'instabilité système constitue un symptôme plus subtil mais tout

ainsi que la perte de synchronisation sur les interfaces haut débit comme PCI-Express. Ces problèmes se manifestent souvent par des erreurs graphiques, des plantages aléatoires ou des pertes de connectivité réseau inexpliquées. Un diagnostic approfondi implique l'examen visuel de l'intérieur du boîtier après avoir pris les précautions anti-statiques nécessaires.

Techniques de nettoyage professionnelles pour chaque composant

Le nettoyage d'un ordinateur contaminé par la poussière nécessite une approche méthodique et l'utilisation d'outils adaptés. Contrairement aux idées reçues, cette opération ne se limite pas à quelques coups de bombe à air comprimé. Un nettoyage efficace implique le démontage partiel de certains composants et l'application de techniques spécifiques selon les éléments traités. Cette démarche structurée garantit l'élimination complète des contaminants sans risque d'endommager le matériel sensible.

Avant toute intervention, il est essentiel de préparer un espace de travail adapté : surface plane, éclairage adéquat et protection antistatique. L'utilisation d'un bracelet antistatique relié à la terre est impérative pour éviter les décharges électrostatiques qui pourraient endommager les composants sensibles. L'électricité statique, invisible mais potentiellement destructrice, peut générer des tensions de plusieurs milliers de volts, suffisantes pour détériorer des circuits intégrés sans laisser de trace visible.

Démontage méthodique et nettoyage du ventirad CPU (intel et AMD)

Le système de refroidissement du processeur, communément appelé ventirad, constitue l'élément le plus critique à nettoyer. Son positionnement central dans le flux d'air en fait un collecteur naturel de poussière. Le démontage du ventirad doit suivre une séquence précise pour éviter d'endommager la carte mère ou le processeur. Pour les systèmes Intel, commencez par dévisser les quatre points de fixation en diagonale. Pour les systèmes AMD, libérez les clips de rétention latéraux en exerçant une pression modérée.

Après le démontage, séparez le ventilateur du radiateur en déconnectant le câble d'alimentation et en libérant les clips de fixation. Le nettoyage du radiateur s'effectue idéalement à l'air comprimé sec, en maintenant une distance raisonnable (15-20 cm) pour éviter tout dommage aux ailettes délicates. Pour les contaminations tenaces, un pinceau à poils souples combiné à l'air comprimé permet de déloger les particules incrustées. Évitez absolument l'utilisation de liquides qui pourraient laisser des résidus conducteurs ou corrosifs.

Le remontage d'un ventirad CPU nécessite l'application d'une nouvelle couche de pâte thermique. Une application correcte - ni excessive, ni insuffisante - est cruciale pour optimiser le transfert thermique entre le processeur et le dissipateur.

Dépoussièrage des cartes graphiques NVIDIA et AMD: précautions spécifiques

Les cartes graphiques modernes, qu'elles soient NVIDIA ou AMD, intègrent des systèmes de refroidissement complexes particulièrement vulnérables à l'accumulation de poussière. Leur nettoyage nécessite généralement le retrait complet de la carte du slot PCI-Express. Avant toute manipulation, notez la position exacte des connecteurs d'alimentation supplémentaires (6 ou 8 broches) et déconnectez-les avec précaution. Les cartes haut de gamme peuvent nécessiter la déconnexion de plusieurs câbles d'alimentation.

Le démontage complet du système de refroidissement d'une carte graphique est une opération délicate, à réserver aux utilisateurs expérimentés. Pour un nettoyage standard, concentrez-vous sur l'élimination de la poussière visible en utilisant de l'air comprimé et des pinceaux antistatiques. Portez une attention particulière aux ventilateurs et aux espaces entre les ailettes du radiateur. Les modèles récents d'AMD et NVIDIA utilisent souvent des chambres à vapeur (vapor chambers) particulièrement sensibles aux manipulations brusques - évitez d'exercer une pression excessive sur ces composants.

Pour les cartes graphiques équipées de backplates métalliques, vérifiez l'accumulation de poussière entre cette plaque et le PCB. Cette zone confinée peut concentrer des particules qui affectent le refroidissement des composants mémoire et des VRM situés au verso de la carte. Utilisez un pinceau fin ou de l'air comprimé à faible pression pour nettoyer ces espaces restreints sans risquer de déplacer ou d'endommager les composants SMD (Surface-Mount Device) environnants.

Maintenance des ventilateurs de boîtier noctua, be quiet et corsair

Les ventilateurs de boîtier constituent la première ligne de défense contre l'infiltration de poussière. Leur entretien régulier est donc primordial pour maintenir l'efficacité globale du système de refroidissement. Les modèles premium comme ceux de Noctua, Be Quiet ou Corsair intègrent souvent des roulements sophistiqués (SSO, Fluid Dynamic Bearing, Magnetic Levitation) nécessitant des précautions particulières lors du nettoyage pour préserver leur durabilité et leurs performances acoustiques.

Commencez par déconnecter les connecteurs d'alimentation (3 ou 4 broches) et dévissez les ventilateurs de leur support. Pour éliminer la poussière superficielle, utilisez de l'air comprimé en maintenant les pales immobiles pour éviter la sur-rotation qui pourrait endommager les roulements ou induire un courant de retour dans la carte mère. Les résidus tenaces peuvent être éliminés à l'aide d'un chiffon microfibre légèrement humidifié avec de l'alcool isopropylique à 90% (évitez tout contact avec les parties électroniques du moteur).

Pour les ventilateurs Noctua équipés de la technologie SSO2, évitez absolument l'introduction de poussière ou d'humidité dans le système de roulement central. Les ventilateurs Be Quiet avec roulements FDB sont particulièrement sensibles aux manipulations brusques qui pourraient perturber le film d'huile interne. Quant aux modèles Corsair ML avec lévitation magnétique, ils supportent mieux les manipulations mais craignent les fortes pressions sur l'axe central qui pourraient déformer les composants magnétiques.

Nettoyage des blocs d'alimentation sans compromettre leur sécurité

Les blocs d'alimentation représentent une zone critique nécessitant une attention particulière lors du nettoyage. Combinant hautes tensions et composants sensibles, ils exigent des précautions spécifiques. Le premier principe de sécurité est de ne jamais ouvrir le boîtier d'une alimentation. Même déconnectée du secteur, elle peut conserver des charges électriques dangereuses dans ses condensateurs pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Concentrez vos efforts sur le nettoyage externe et les zones accessibles sans démontage.

Pour éliminer efficacement la poussière d'une alimentation, commencez par la déconnecter complètement et retirez-la du boîtier. Utilisez de l'air comprimé en orientant le flux à travers les ouvertures de ventilation dans les deux sens pour maximiser l'extraction des particules. Pendant cette opération, bloquez physiquement la rotation du ventilateur pour éviter qu'il ne tourne à une vitesse excessive qui pourrait l'endommager ou générer du courant vers les circuits connectés.

Les alimentations modernes à haut rendement (certification 80+ Gold et supérieure) intègrent souvent des circuits sensibles aux décharges électrostatiques. Manipulez toujours ces composants avec un bracelet antistatique et évitez l'utilisation d'outils métalliques qui pourraient créer des courts-circuits accidentels. Si l'accumulation de poussière est particulièrement sévère ou si le ventilateur présente des bruits anormaux après nettoyage, envisagez un remplacement préventif plutôt qu'une intervention plus intrusive.

Traitement des radiateurs de watercooling AIO et custom

Les systèmes de refroidissement liquide, qu'ils soient en circuit fermé (AIO - All In One) ou personnalisés, présentent des défis spécifiques en matière de nettoyage. Contrairement aux solutions à air, les radiateurs de watercooling possèdent des ailettes extrêmement fines et rapprochées, créant un environnement propice à l'accumulation de poussière compactée difficile à déloger. Cette obstruction réduit considérablement l'échange thermique entre le liquide de refroidissement et l'air ambiant.

Pour les systèmes AIO comme ceux proposés par Corsair, NZXT ou Arctic, commencez par retirer les ventilateurs fixés au radiateur. Cette opération permet d'accéder directement aux deux faces du radiateur pour un nettoyage complet. Utilisez de l'air comprimé à distance raisonnable (20-25 cm) en orientant le flux perpendiculairement aux ailettes pour éviter de les déformer. Pour les contaminations importantes, un nettoyage progressif par sections est préférable à une tentative d'élimination brutale qui risquerait d'enfoncer davantage les particules dans le radiateur.

Les systèmes custom nécessitent une attention particulière au niveau des raccords et des joints qui pourraient être fragilisés par certains produits de nettoyage. Évitez tout contact entre les solvants comme l'alcool isopropylique et les joints en EPDM ou en caoutchouc naturel qui pourraient se détériorer prématurément. Pour le bloc de refroidissement CPU ou GPU, un démontage complet peut s'avérer nécessaire en cas de contamination sévère, mais cette opération implique généralement le remplacement complet du liquide de refroidissement et une purge minutieuse du circuit.

Solutions préventives contre l'accumulation de poussière

La prévention reste l'approche la plus efficace pour limiter l'impact de la poussière sur les performances et la longévité de votre ordinateur. Mettre en place une stratégie préventive cohérente permet de réduire significativement la fréquence et l'intensité des opérations de nettoyage. Cette approche repose sur plusieurs principes fondamentaux : limitation des sources de contamination, filtration efficace de l'air entrant et optimisation des flux d'air à l'intérieur du boîtier.

L'emplacement physique de l'ordinateur constitue le premier facteur à considérer. Un PC positionné au niveau du sol captera jusqu'à quatre fois plus de particules qu'un système identique placé sur un bureau ou une étagère. De même, la proximité avec des sources de contamination comme les tapis, les rideaux ou les zones de passage fréquent augmente considérablement l'exposition aux particules en suspension. Une élévation de seulement 50 cm par rapport au sol peut réduire de moitié la quantité de poussière aspirée par les ventilateurs.

Filtres à poussière haute densité et leur placement stratégique

Les filtres à poussière représentent la barrière physique la plus efficace contre l'infiltration de particules. Leur efficacité dépend principalement de leur densité de maille (mesurée en PPI - Pores Per Inch) et de leur positionnement stratégique sur les voies d'entrée d'air. Les filtres haute densité (60-120 PPI) offrent une excellente capacité de rétention mais imposent une restriction plus importante au flux d'air, nécessitant potentiellement une augmentation compensatoire de la vitesse des ventilateurs.

Le placement optimal des filtres doit correspondre aux zones d'admission d'air du boîtier. Les positions prioritaires incluent la façade avant (pour les configurations à flux d'air frontal), le panneau inférieur (particulièrement sous l'alimentation) et les éventuelles ouvertures latérales. Les ouvertures d'extraction d'air ne nécessitent généralement pas de filtration, celle-ci risquant de restreindre inutilement l'évacuation de l'air chaud et de réduire l'efficacité globale du refroidissement.

Les filtres magnétiques amovibles offrent le meilleur compromis entre efficacité et facilité d'entretien. Leur nettoyage régulier - idéalement mensuel - est essentiel pour maintenir des performances optimales. Un filtre saturé devient contre-productif, créant une restriction excessive qui force les ventilateurs à accélérer et à aspirer l'air par des ouvertures non filtrées. Pour les boîtiers ne disposant pas d'emplacements prévus pour les filtres, des solutions universelles comme les mailles en nylon ou les filtres magnétiques externes constituent des alternatives viables.

Configuration de flux d'air optimisé (positive pressure vs negative pressure)

L'équilibre des pressions d'air à l'intérieur du boîtier joue un rôle déterminant dans la prévention de l'accumulation de poussière. Deux approches principales s'opposent : la pression positive, où le volume d'air entrant dépasse celui de l'air sortant, et la pression négative, caractérisée par une extraction d'air supérieure à l'admission. Du point de vue de la contamination particulaire, la pression positive présente un avantage significatif en forçant l'air à sortir par toutes les ouvertures non scellées, empêchant ainsi l'infiltration de poussière par ces mêmes ouvertures.

Pour établir une pression positive efficace, configurez votre système avec davantage de ventilateurs en admission qu'en extraction, ou utilisez des ventilateurs d'admission plus puissants. L'idéal est de maintenir un ratio d'environ 60% d'air entrant pour 40% d'air sortant. Cette configuration garantit que tout l'air pénétrant dans le boîtier passe par les filtres installés sur les entrées d'air, maximisant ainsi la filtration des particules. Le principal indicateur d'une pression positive réussie est l'absence de dépôts de poussière autour des ouvertures non filtrées du boîtier.

Si votre configuration impose une pression négative (notamment pour les systèmes à forte dissipation thermique nécessitant une extraction maximale), compensez ce désavantage par une filtration renforcée sur toutes les ouvertures du boîtier, y compris les plus petites comme les emplacements d'extension inutilisés. Dans ce cas, prévoyez des cycles de nettoyage plus fréquents et portez une attention particulière aux zones éloignées des flux d'air principaux, où la poussière tend à s'accumuler plus rapidement.

Plan du site